Restitution de L’Arbre à chansons

Le 27 septembre, l’atelier L’Arbre à chansons, mené avec des seniors au printemps, était restitué à l’Atelier Révolution. Comédienne, chanteuse, musicienne et membre active des Paniers Solidaires, où elle a développé le vrac et les produits éco-responsables, Soizic Martin était revenue la veille, pour La Pince, journal mural de l’Atelier Révolution, sur la genèse de cet atelier. Extraits. 

La Pince : Qu’est-ce qui va se passer demain à l’Atelier Révolution ? 

Soizic Martin : On va projeter le making-of de L’Arbre à chansons, un atelier que l’on a mené l’an dernier avec le soutien de la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie (CFPPA). Cet atelier réunissait une dizaine de seniors et quatre musiciens : Souad Bensa, Jean-Laurent Cayzac, Sylvain Bottet et moi-même. L’idée, c’était de leur faire écrire les paroles de chansons, et de les interpréter, sur une musique originale que nous avions composée. On leur a proposé huit ambiances musicales, et ils ont choisi d’écrire sur l’une ou l’autre. 

La Pince : Sur quels thèmes ?

Soizic Martin : C’était libre. On a eu des textes très intimes, d’autres plus stylisés, mais avec toujours beaucoup d’émotions. Ils ont magnifiquement joué le jeu !

La Pince : Donc, à l’arrivée, plusieurs chansons ?

Soizic Martin : Non, c’est devenu un long morceau, à plusieurs voix.

La Pince : Que vous avez enregistré ?

Soizic Martin : Exactement ! Nous avons passé deux jours dans le studio d’enregistrement de La Passerelle. Pour eux, c’était une première. C’était la première fois qu’ils entraient dans un studio d’enregistrement et qu’ils se retrouvaient devant un micro avec un casque sur les oreilles. Entendre leur voix dans une enceinte, c’était déjà en soi un dépassement de soi ! Ils sont vraiment sortis de leur zone de confort. Le tout dans une ambiance bienveillante et avec une exigence professionnelle. C’est clair que ça change des ateliers de broderie qu’on leur propose d’habitude ! [rires]

La Pince : Et pour le coup, vous n’en étiez pas à votre premier coup d’essai ?

Soizic Martin : Non. On avait déjà mené en 2023, avec la même équipe de musiciens, un atelier d’écriture à destination des seniors, qui s’appelait Parole, Paroles… Cette fois-là, on avait fait l’inverse. Ils avaient produit des textes, que nous avions mis nous-mêmes en musique puis interprétés. C’était très émouvant, pour eux, d’entendre leurs textes en chansons et pour nous, de les interpréter. Surtout que la plupart n’étaient pas à l’aise avec l’écriture. Je me souviens, par exemple, d’un participant d’origine algérienne qui ne maîtrisait à l’écrit ni le kabyle, sa langue maternelle, ni le français, sa langue d’adoption. Il faut tout de même un certain courage pour se pointer dans un atelier d’écriture… quand on n’a pas écrit une ligne de sa vie ! Il nous a dit : « Non, mais moi, je ne vais pas l’écrire, la chanson, je vais l’improviser à la guitare ! » Il a pris la guitare et il nous l’a sortie d’un trait ! On l’a enregistrée, retranscrite, puis on l’a interprétée à la contrebasse. On en avait tous les larmes aux yeux ! 

La Pince : Qu’est-ce que vous avez retiré, vous, de ces ateliers ? 

Soizic Martin : Beaucoup d’émotions. L’idée, au départ, c’était de partager notre savoir-faire. À l’arrivée, c’est nous qui avons le plus appris ! Pour nous, c’était à la fois très riche dans la rencontre et très émouvant dans le partage. Il y avait une attention portée à l’autre, des liens se sont tissés. À la fin des enregistrements, on avait l’impression de former une famille. Quelque chose s’était passé. 

La restitution était suivie d’un concert d’Itak, qui a interprété des chansons de l’atelier Parole, Paroles…

Ils en ont parlé :

La Pince dans sa deuxième édition